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La toute première fois de Gael !

Il y a trois mois, je vois passer une annonce sur l’intranet de mon boulot. La Région Auvergne Rhône Alpes (mon employeur) partenaire de l’évènement Saintélyon offre des dossards pour cette course mythique.

Plusieurs formats possibles, c’est gratuit… je m’enflamme et je prends l’option 78km et un peu plus de 2000m de dénivelé positif. Je dis ça à plusieurs connaissances. Les personnes me demandent ce que j’ai fait de plus long comme course. Je réponds que c’est un 32km de la Pastourelle. « Tu n’as même pas fait un marathon ? ». Arf non… Je commence à flipper. Je m’entraîne un peu quand même bon an mal an dans la chaîne des puys. Je fais une sortie de 40km pour voir s’y ça tient.

Pour rappel cette course est une course de nuit début décembre avec un départ à minuit. La semaine précédente, je me mobilise, je teste ma frontale sur une sortie de nuit. J’appelle un membre du club (Jérôme Depierre) pour qu’il me prête une frontale de secours. Trois jours avant, je regarde la météo (pluie/neige toute la nuit…) et je commence à réfléchir pour un motif d’annulation. Je me suis fait une entorse quinze jours auparavant…Bref j’angoisse. Bon je réserve mes billets de bus pour l’aller et surtout pour le retour et j’y vais.

Grosse attente avant le départ. Retrait dossard à 17h. Navette pour Saint Etienne à 19h. Un casse-croûte et une tentative de sommeil en vain avant minuit.

Départ. Ça part vite mais je pars à la cool sans monter dans les tours car ça va être long. Premier ravito à 17km. Puis je crois le deuxième ravito à 37km. Il est 3 ou 4h du matin, j’ai des frissons. En fait nous sommes qu’à 30km et j’attends avec impatience le 3ème ravito liquide à 44km. Entre temps je me fais une cheville. L’hyperlaxité de mes chevilles a du bon, je ne souffre pas. Lever du jour et arrive le 4ème ravito. Du froid, de la boue, du brouillard, de la pluie, ça ne triche pas, du pur bonheur. Peu ou pas d’appuis stables. Je travaille ma proprioception.

Il est 8h, je n’arrive plus à courir en montée ni en descente. Il reste 23 km. Je me dis que j’ai fait le plus gros et qu’il n’y a quasiment plus de dénivelé. Erreur… Quelques bonnes bosses que j’aborde en marchant et des descentes qui font souffrir les chevilles, rotules, hanches et tout ce qu’il y a autour.

Un dernier ravito pour la route et on arrive enfin sur Lyon. Une centaine de marches d’escalier à descendre. Je descends avec un jeune d’une vingtaine d’années accroché à la rambarde qui est aussi à la peine que moi et qui me dit que plus rien fonctionne. Ça me donne un coup de boost et je me dis que finalement pour mon âge ça pourrait être pire. Je me remets à courir sur les quais du Rhône et j’arrive enfin à cette halle Tony Garnier. Je boucle cette épreuve en 11h16min.

Heureux d’être arrivé mais je me dis quand même que le rapport souffrance / plaisir n’est clairement pas en faveur du plaisir. Pas sûr de recommencer sur une si longue distance. Affaire à suivre…

Actu Gael J (alias Pastèque !)