Tout a commencé il y a un an, avec David nous étions content d’avoir remporté la formule open du raid support du championnat de France … mais déçu de ne pas avoir eu 2 coéquipiers supplémentaires pour le faire version Championnat de France.

A l’annonce du raid support du Championnat de France 2021, le raid Nature 46 format 24h, on avait trouvé notre équipier idéal : Loïc Suberbordes, alias Sub. Rares apparitions depuis sa venue à XTTR mais une vraie bonne mentalité de raideur avec un gros foncier. Bingo il accepte ! Le jour J on est prêt tous les 3, enfin non, tous les 4 ! Dans l’aventure on embarque petite Caro, notre assistante de choc toujours parfaite et aux petits soins. Et puis pas si reposé que ça car je fais une belle allergie la nuit avec des petites complications respiratoires mais à 11h, heure du départ : frais comme mes coéquipiers.

Le décor est splendide pour le départ, et le restera tout au long du périple. Ça attaque avec un prologue dans la falaise de Rocamadour sous forme de relais trail. On se promet de ne pas se mettre dans le rouge, et bien évidemment on ne tient pas la promesse. A l’issue de ces 3*5 minutes à 180 pulses on prend les VTT en seconde positions mais ça reste anecdotique tellement les écarts sont infimes.

S1 : ça commence par un VTT suivi d’itinéraire. Nous sommes dans le groupe de tête, on est même en tête et on se plante. Bim 2 minutes dans la vue, et à l’allure où ça roule ça ne se remontera pas (totalement). Ça enchaine ensuite avec du VTT’O : une balise sur la source d’un ancien thermes puis une au gouffre de Padirac et direction le parc VTT.

S2 : Trail’O ordre libre. Transition express (si si je vous assure) et c’est parti pour 6km d’émerveillement à allure seuil dans la vallée d’Autoire. On gère bien le truc, orientation simple mais propre qui nous permet de recoller au groupe de tête. On se rafraichis sous une cascade (pas le choix, il y a un poste à pointer) avant la dernière patate.

S3 : Re-transition express et c’est parti pour 20km de VTT balisé. Pas de carte, rien de plus simple il suffit d’appuyer sur les pédales et ouvrir l’œil. LSN n’est plus en vue et l’on est dans un groupe de 3 avec Absolu et 400 teams. A l’entrée de Loubressac, alors 400 Teams file droit dans le virage Dav nous appel car il y a une flèche au sol. On commence une belle descente en suivant les flèches. Ca fait tilt, on doit suivre de la rubalise et le marquage au sol est vieillot : on a loupé un truc. Bim 5 minutes de perdu… on dirait bien que l’on va se faire un 24H façon Reymond BOISSERIE. On garde un rythme élevé et rallions Carennac pour embarquer en canoë.

S4 : Caro nous attend de pied ferme à l’embarquement. Elle nous a tout préparer aux petits oignons. Le buffet est dressé, bien achalander et ça donnes envie de rester ! Mince c’est championnat de France, on doit être en mode triathlètes. Une barre, un coca, un mars, une tape sur les fesses et je fais le 1er tronçon de 10km avec Davidou. Après un départ gag on navigue bien. La Dordogne est large, sans rapides mais quelques courants sont piégés. On admire encore et toujours la beauté de ce département. Port de Gluges, changement de partenaire. Et oui tel un marin j’ai une femme dans chaque port ;-) C’est Sub qui prends la place de devant. Ce n’est pas la même façon de pagayer, moins de rythme mais un peu plus de puissance. On perd quand même du terrain sur les équipes de devant !

S5. Transition vraiment pas express mais on se met bien pour attaquer le gros VTT (60km) suivi d’itinéraire car c’est maintenant que le raid va commencer : on va le finir de nuit ! On est tout juste dans le top 10, on pédale fort mais pourtant on ne reprend personne. La première partie est aux images qui se sont gravées aux fil des éditions de ce raid mythique : des alternances de montées descentes par des singles ludiques, improbables et des buis couvert de mousses. Le tout au milieu de vallons sec loin de toutes habitations. On ne rêvasse pas, loin de là, mais les FMR mixte nous rattrape, on n’arrive pas à suivre. Mmmhhh ça ne sent pas bon pour la suite. J’ai un rapide passage à vide et me dit que finalement l’an prochaine je le ferai en mixte avec Aline … merde c’est vrai j’ai fait la totalité du canoë sans m’alimenter : bouffe gros sac. La nuit tombe. Désormais je suis content d’être partie un poil trop couvert mais notre lozériens lui est en short, tee-shirt, sans gants. Quel homme ! Mini pause au milieu de la seconde partie, bien plus roulante et sans réel dénivelle, pour se couvrir. On allume les frontale. Tiens, au loin une équipe. Youpi, on n’est pas tout seul. Arrivée à Espédaillac, fin de la section, il y a de l’effervescence ça boost le mental.

S6 : C’est LA section annoncée comme la plus coquine. 19km annoncée pour 3h. D’abord de l’IOF puis de l’IGN. Le fan club nous motive à fond, mais nous l’étions déjà. La patrouille est en route … mais déjà 30 minutes de retard sur la tête et un timide top 10 J Dès les premières balises avec Dav’ on oriente propre. Notre binôme est complémentaire, Sub continu sa découverte de la discipline. Dès l’IOF on rattrape des équipes, là on se dit que certains vont y lâcher du temps mais nous on se régale. Fin de l’IOF, on regarde l’IGN : arf il va y avoir beaucoup de « navigation » ça risque d’être piégeux. Les boussoles ne tremblent pas, ça file droit et on échange continuellement sur nos choix d’itinéraires. Au deux tiers de la section on rattrape Absolu, puis FMR, et enfin 400 teams. Hohoho c’est bon ça, XTTR reviens dans le game !

S7 : Marcilhac sur Célé est en feu. Les organisateurs peuvent être fiers d’eux. Cette section à tenue toute sa promesse et l’euphorie est palpable : les 6 équipes de tête se tiennent en 6 minutes !!! Transitions pas très rapide, mais heureusement que Caro est au top sinon on aurait acheté du terrain. Un bon VTT’O casse pâte qui nous attends. Nous nous sommes bien couvert car le 0°C est annoncé pour la nuit. J’ai des jambes de feu, les neurones commencent à chauffer mais heureusement Dav est bien dans la carte. Sub accuse légèrement le coup mais franchement pour son 1er  24 heure il est impressionnant. D’ici quelques années, quand il aura plus de raids à son actif ça va faire mal ! On sent que la socket est moins légère, le coup de pédale moins rond. En même temps cela fait plus de 13h que l’on se dépense ça doit être la même pour tout le monde. On voit quelques FMR et 400 team sur cette section mais pas les 3 autres. On ne le sait pas, mais nous sommes dans le trio de tête à l’arrivée de la section, sous le château de Cenevières!

On vide les doigts, mince 10 minutes de péna car l’un de nous n’a pas pointé une balise. Ça fait mal aux --- de lacher si bêtement du temps, mais disons que c’est le métier qui rentre. La nuit est glaciale et une froid de plus c’est Caro qui nous réchauffe avec son accueil. Elle doit en être à 1 tonnes de manipée entre les VTT et les différentes caisses. Tout ça avec le sourire. Respect !


S8. Une seule carte sur cette section de CO IGN, mais ça reste la traversée d’une A4 au 25000, avec des postes encore un peu coquins… Un beau chantier en perspective ! On part de Cénevières pour notre 3ème section full nuit dans le froid toujours piquant mais qui disparait dès le début vu la montée qu’on s’empègue ! Premier poste dans un vallon pour trouver une source cachée avant de retaper le talus d’en face pour poursuivre dans la thématique bartassage et dré dans le pentu. On jardine un peu pour trouver un poste pourtant assez gros : une igue (gouffre) d’au moins 70m de diamètre et 40m de profondeur ! On sort de la balise premier et on « attaque » pour faire le trou derrière. Troisième poste vite avalé et on s’échappe de nouveau rapidement. Et là c’est le drame ! Petit choix ambitieux pour rallier l’arrivée qui nous fait nous perdre sous une barre rocheuse et perdre par la même occasion la tête et même le contact avec les équipes devant. On arrive dépités (surtout Sub et moi) à l’AT suivant mais Caro et Steve nous remobilisent pour tenter de revenir dans la course.

S9. Un VTT dans la vallée du Lot, ça ne peut que me réussir, je suis de cette même vallée et j’ai appris à y rouler quelques 200 km plus en amont ! Ça démarre par une via ferrata de nuit bien sympa avec des guidos qui bravent la caillante pour nous assurer. Finish par une méga tyrolienne de 310m de long en plein dans le noir. Les sensations sont énormes ! Le jour se lève pendant qu’on fait le seul vrai portage du raid (quasi 200m de dénivelé quand même). Les jambes sont bien lourdes et j’en c*** dans la dernière bosse. A défaut de réussir à revenir sur les équipes de tête qui maintenant se bagarrent, l’équipe homme de Lozère Team2raid nous revient dessus et nous double, la loose !

S10. Gonflés à bloc après la transition où petite Caro l’assistante de choc et Steph Dumortier nous galvanisent, on s’engage sur le dernière section pédestre mi IGN, mi IOF. Petite faille spatio-temporelle pour Stevos, c’est assez rare pour être souligné, et il lâche la carte pour me laisser l’amener à la première balise, une magnifique gariotte ! On est au contact de Team2raid, mais ils lâchent du temps sur la partie IOF (pourquoi je sais pas, ils avaient pourtant l’air bien frais les garys). Une grosse descente pour arriver à Cahors… ah non pardon pour remonter sur la colline d’en face avant de redescendre à Cahors, histoire de te tuer le mental ! Heureusement on entend Isa beugler tout en bas et par peur pour nos vies on décide de finir tout en courant. Traversée du pont Valentré et finish line.

On est 5ème et 3ème hommes.

Le résultat donne encore plus de densité à l’émotion déjà bien présente au moment de franchir la ligne d’arrivée, mais l’essentiel n’est pas là. Un 24h c’est suffisamment long pour que le seul fait de venir à bout du bazar soir gage de soulagement et de fierté ! Et surtout il y a les trois facteurs qui ont rendu l’expérience plus qu’extraordinaire.

  • Le tracé d’abord et l’orga de façon plus générale : des beaux postes, de l’orientation technique, des itinéraires riches en choix ; le tout sur un parcours varié, très riche sur le plan patrimonial et incroyable du point de vue des paysages. Puis les bénévoles au top, souriants et pourtant soumis à rude épreuve eux aussi !
  • Ensuite, il y a l’assistance et les supporters, sans qui le raid n’aurait pas eu la même saveur. Se sentir épaulé et encouragé alors que l’on est dans le dur c’est incomparable come sensation. Merci à Caro pour la manutention des caisses, les ravitos aux petits oignons, la fierté dans ton regard. Merci à Isa, Steph, Sylvie et Gilbert pour les encouragements et le fait de nous avoir poussé.
  • Et puis il y a l’équipe : Pour faire court, c’est le panard de courir avec les deux loustics, de partager les joies, les peines, les souffrances, de se battre, de se soutenir et puis enfin de terminer la course. On n’est que trois mais ça multiplie le bonheur par trente de réussir un raid ensemble !

Steve, David, Loic